jeudi 26 novembre 2009

What am I doing here ?

C'est avec cette question fort accrocheuse, vous en conviendrez j'en suis sûr, mes chers amis et amies (voyez comment, je suis pas anti-féministe, j'oublie pas les représentante du sexe faible, hein?) que je commence mon billet. Question fort pertinente, ces temps, car après plus de deux mois (qui ont passé aussi vite que le Coyote en furie à la poursuite de bip bip) ici à Manchester, je crois que je sais plus ou moins ce que je veux et que je suis en mesure, ô bonheur, de tout mettre en pratique pour arriver à mes fins (niark niark).

Mais ce n'est pas la fin. Juste la mise en bouche.

Pourquoi venir à Manchester? Qu'y fais-je? D'où viens-je, où vais-je, et surtout, en ce jour de thanksgiving, où cours-je? Tant de questions qui m'ont habité, m'habitent encore, et vont continuer à m'habiter.
(Cela me fait penser au gag de pré-ado pré-pré-pubère (pardon d'avance):
- T'habitais où?
- Quand ça?
- (avec un sourire en coin) Non mais je te pose la question: T'ha-bi-tais où?
- Ben... dans un petit village
- Ah bon, moi j'aurais dit que ta bite est ici!
(Pah lam pam poum)

Venir à Manchester, c'est comme l'auberge espagnole ou une banque écossaise: on y récupère ce qu'on y investit. Si on désire faire plein de choses, par exemples plein de sorties, de rencontres, de fêtes, de soirées déjantées, de... (vous voyez. quoi), fair enough. Si l'on préfère travailler beaucoup, se concentrer sur le travail et le repos, sur les lectures perso, fair enough aussi, j'ai envie de dire (Fred dirait: "ben dis-leeeeeeeee!"). Et tout, comme toujours, est une question d'équilibre.

Pour moi, c'était important de trouver cet équilibre, surtout après tant d'années en Suisse si busy voire hectic, comme on dit ici. De trouver ici du temps pour moi, ce qui veut dire faire plein de choses (car j'aime cela, et en ce sens c'est du temps pour moi), mais aussi du temps pour être plus au calme. Pas avoir 3 trucs par soirée comme c'est parfois le cas en Suisse (j'exagère à peine).

J'aurais pu, en venant ici, décider de faire plein de trucs, de rejoindre 1000 sociétés méga-cools, de faire partie de 1000 groupes chrétiens, de sortir tous les soirs de week-end avec mes copains Erasmus faire la fête et rentrer titubant aux aurores (en fait non,
sur la photo, c'est le crépuscule, mais j'allais pas dire "renter aux crépuscules"). J'aurais pu. Cela aurait été un autre Manchester, une autre expérience. Cela aurait pu être Bournemouth.

Mais depuis, 10 ans ont passé. Alors j'aurais pu au contraire prendre le contre-pied (en général c'est plutôt l'attaquant en face qui me met dans le vent en me prenant à contre-pied) (vous aurez remarqué que je me lance des fleurs: je suis dans le vent!) (Pah lam pam poum) et étudier à fond dans ma tendre et chère JRUL (le premier qui poste un commentaire avec ce que veut dire cet acronyme gagne une surprise de ma part à Noël), peut-être même tellement m'investir que l'on m'aurait proposé un PhD ici, ne pas sortir, rester terré dans mon bunker, en lien avec la Suisse le plus possible pour surtout ne rien vivre ici. J'aurais pu. Cela aurait été un autre Manchester, une autre expérience.

A 29 ans, cette expérience est à n'en point douter spéciale. Mais elle revêt (attention je sors les gros mots) un tout autre caractère, une tout autre dimension que lorsque j'en avais 19. Moins émotionnelle, moins effervescente, plus posée, plus mature (comme le cheddar). Je voulais trouver un équilibre entre le temps pour mes activités ici (tout aussi diverses et variées qu'en Suisse: Taizé, gospel, foot, sorties, pub (foot), culte, copains), le temps pour mes études, le temps pour prendre soin de mes relations avec la Suisse (et le blog en fait partie), et, quand même juste un peu, le temps pour moi, pour me reposer. Et je crois que j'ai réussi.

A 29 ans, j'ai décidé de vivre une autre Angleterre. Mais je ne suis pas seul dans l'aventure. Sarah, et vous tous, en faites aussi partie. Et cela, bien sûr, change la donne. Je tiens à dire que c'est sans aucun regret que je dis cela. Je suis heureux de ce que je peux vivre ici, j'essaye de profiter le plus possible, mais c'est aussi important pour moi de conserver mon équilibre. Contrairement à celui de 1999, ce voyage ne va pas me bouleverser, je ne vais pas en ressortir transformé. Mais je vais
repartir plus riche, probablement pas matériellement, mais intérieurement (et spirituellement). Néanmoins, je serais également très heureux quand je rentrerai en juin pour débuter mon ministère dès septembre. Je suis impatient, comme dit une vieille amie à moi "tout vient à point (entre les...) à qui sait attendre (dans le...)" (désolé).

Merci de m'avoir lu. Pour vous féliciter, voici un extrait du concert rock auquel j'ai assisté hier soir. Fun, isn't it?




LE SAVIEZ-VOUS? La région de Cumbria en Ecosse de l'Ouest a été victime de forte pluie qui ont inondé toute la région. Lors de ces inondations, une dame est morte et les ponts ont été inspéectés, car ceux-ci menaçaient de s'écrouler. Heureusement, à quelques 200 km de là, à Manchester, il ne pleut pas. Etonnamment. ;-)

7 commentaires:

  1. Je propose "John Rylands University Library", c'est juste? Et pour te citer: Pah lam pam poum!

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  2. Arg! Trop rapide pour moi!

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  3. Bravo!!! Je n'aurais pas misé un kopeck sur Eric, mais tu as gagné un cadeau très spécial (que je n'ai pas encore choisi, je vais me laisser 2-3 nuits blanches pour y penser). Bon, je retourne à mes papyri du VIe siècle AD: auraient-ils eu une connotation voire une utilisation magique?

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  4. Et Syl tu as gagné... tout ma considération! ;-) (je devais le placer celui-ci)

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  5. Ne perds pas trop de (précieuses) heures de sommeil pour ma récompense!

    Si déjà, tu aurais dû parier un penny plutôt qu'un kopeck ;-)

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  6. Oh Benji, c'est un plaisir de faire partie de ton aventure en te lisant quotidiennement. Le quota de blague de ton article montre que tu as la patate!!! Ta joie de vivre passe par les réseaux informatiques.
    Comme en revenant de Taizé ou de Vaumarcus, c'est toujours la même question: avec repars-je? Alors je te souhaite de maintenir ton équilibre spirituelogastrotemporelorgiaque.
    Et rétablis-toi bien,
    poutoux

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  7. Cher Benjamin,
    Tu as raison : le temps passe vite. Chaque seconde amène sont petit grain de sable au sablier et l’on ne remarque (on en prend pas forcément le temps) des fois que tardivement qu’elle est déjà grand notre plage (page) de vie.
    Et c’est comme ça que je remarque que je lis tes aventures avec plaisir depuis le début mais que je ne t’ai jamais écrit un petit quelque chose.
    Alors voilà… Quelque chose…. ;P
    Je suis heureuse de voir que tout se passe très bien pour toi, que malgré la pluie tu garde ton humour. Et je suis même surprise que tu fais des rimes (plus que tu l’imagine =D)
    Bref (je ne vais tout de même pas t’écrire un roman d’un coup =P) je te souhaite de la joie et du soleil pour la suite de ton aventure.
    Bisoux Camrou

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