dimanche 29 novembre 2009

Ashamed and disgusted


Décidément, les semaines qui suivent les visites de mes proches ne sont pas les meilleures. Dès vendredi, en effet, j'ai été malade avec fièvre légère, mal à la tête (sans avoir bu, je précise), mal au cou, etc. Bref, pas le pied pour ce week-end qui s'annonçait sous les meilleures auspices avec au programme une journée de chant samedi (concert de gospel dans deux semaines), un concert le soir des guitaristes "Rodrigo y Gabriela" et un voyage à Glasgow dimanche pour visiter une Eglise novatrice et visionnaire (Holy City). Et bien, ce fut non, non, et non. Au lit, et rien d'autre.

Heureusement, en ce week-end de FA Cup, cela m'a donné l'idée et l'envie de me replonger, entre deux siestes mi-conscientes, entre deux tasses de thé, entre deux bols de soupes, dans le jeu manager 98, le meilleur du best! Un rayon de soleil dans un week-end gris.

Car évidemment, un autre NON m'attendait aujourd'hui, avec une grande surprise que même Yvan Perrin n'hésite pas à exprimer. Ce fut par la radio anglaise que cet événement me parvint aux oreilles et me fit trembler: si l'on parlait de la Suisse à la BBC, ce n'était pas bon signe. Et en effet.

Je suis donc atterré d'un tel résultat. Dégoûté que les droits humains de liberté de pensée et de culte soient bafoués, en Suisse. Honteux d'appartenir à ce pays qui, sans avoir aucune connaissance religieuse pour la plupart, s'immisce dans la religion des autres. Touché enfin au plus profond de mon identité religieuse, identité chrétienne, d'un tel rejet de l'autre, de celui qui nous est étranger, au nom de la peur. Et qu'est-il arrivé de l'amour, dont Jésus nous parle? Comment se fait-il que les cantons hautement catholiques ont-ils accepté l'initiative? Seuls points positifs: grâce à Sarah j'ai pu voter et participer au refus de l'initiative dans le canton de VD, comme GE ou NE. Et d'autre part, les Eglises chrétiennes, ou en tout cas l'EERV (écoutez le Pasteur Paillard, dont l'accent vaudois à couper au couteau m'avait manqué!), ont montré le chemin à suivre. Mais cela n'a pas suffit.

Finalement, ce vote est-il dû au fait que les gens ne savent plus ce à quoi ils croient, si ce n'est... la peur?

Ici, c'est un choc. Un choc d'autant plus grand que les musulmans ici sont (relativement) bien intégrés et vivent leur foi sans trop de problèmes. En face de chez moi, il y a une école secondaire pour filles musulmanes et je ne vois le problème que cela pose.

Maitenant se pose la question de la démocratie. Est-elle un si bonne chose quand l'on voit les décision parfois abérrantes issues des urnes suite à des pressions populistes?


LE SAVIEZ-VOUS ? (1) Selon wikipédia, la population de Manchester s'élève à un peu moins d'un demi-million, dont 62,4% sont déclarés chrétiens et 9,1% musulmans. Ce qui fait que la population musulmane de Manchester s'élève à environ (sortez la calculette) 45'000 musulmans.

LE SAVIEZ-VOUS ? (2)
Article 15 de la Constitution fédérale, alinéa 1: La liberté de conscience et de croyance est garantie. alinéa 2: Toute personne a le droit de choisir librement sa religion ainsi que de se forger ses convictions philosophiques et de les professer individuellement ou en communauté. (Merci Fred)

vendredi 27 novembre 2009

Joke

Deux pasteurs vaudois se rencontrent après le culte du dimanche matin. Le premier dit au second:

- Et ton fils, ça va?

- Oh oui, il est en Angleterre pour apprendre l'anglais

- Allons don!

- Non non, à Manchester!


Blague vaudoise que je dois à Céline Diserens. Merci à elle pour avoir illuminé mon vendredi gris.

jeudi 26 novembre 2009

What am I doing here ?

C'est avec cette question fort accrocheuse, vous en conviendrez j'en suis sûr, mes chers amis et amies (voyez comment, je suis pas anti-féministe, j'oublie pas les représentante du sexe faible, hein?) que je commence mon billet. Question fort pertinente, ces temps, car après plus de deux mois (qui ont passé aussi vite que le Coyote en furie à la poursuite de bip bip) ici à Manchester, je crois que je sais plus ou moins ce que je veux et que je suis en mesure, ô bonheur, de tout mettre en pratique pour arriver à mes fins (niark niark).

Mais ce n'est pas la fin. Juste la mise en bouche.

Pourquoi venir à Manchester? Qu'y fais-je? D'où viens-je, où vais-je, et surtout, en ce jour de thanksgiving, où cours-je? Tant de questions qui m'ont habité, m'habitent encore, et vont continuer à m'habiter.
(Cela me fait penser au gag de pré-ado pré-pré-pubère (pardon d'avance):
- T'habitais où?
- Quand ça?
- (avec un sourire en coin) Non mais je te pose la question: T'ha-bi-tais où?
- Ben... dans un petit village
- Ah bon, moi j'aurais dit que ta bite est ici!
(Pah lam pam poum)

Venir à Manchester, c'est comme l'auberge espagnole ou une banque écossaise: on y récupère ce qu'on y investit. Si on désire faire plein de choses, par exemples plein de sorties, de rencontres, de fêtes, de soirées déjantées, de... (vous voyez. quoi), fair enough. Si l'on préfère travailler beaucoup, se concentrer sur le travail et le repos, sur les lectures perso, fair enough aussi, j'ai envie de dire (Fred dirait: "ben dis-leeeeeeeee!"). Et tout, comme toujours, est une question d'équilibre.

Pour moi, c'était important de trouver cet équilibre, surtout après tant d'années en Suisse si busy voire hectic, comme on dit ici. De trouver ici du temps pour moi, ce qui veut dire faire plein de choses (car j'aime cela, et en ce sens c'est du temps pour moi), mais aussi du temps pour être plus au calme. Pas avoir 3 trucs par soirée comme c'est parfois le cas en Suisse (j'exagère à peine).

J'aurais pu, en venant ici, décider de faire plein de trucs, de rejoindre 1000 sociétés méga-cools, de faire partie de 1000 groupes chrétiens, de sortir tous les soirs de week-end avec mes copains Erasmus faire la fête et rentrer titubant aux aurores (en fait non,
sur la photo, c'est le crépuscule, mais j'allais pas dire "renter aux crépuscules"). J'aurais pu. Cela aurait été un autre Manchester, une autre expérience. Cela aurait pu être Bournemouth.

Mais depuis, 10 ans ont passé. Alors j'aurais pu au contraire prendre le contre-pied (en général c'est plutôt l'attaquant en face qui me met dans le vent en me prenant à contre-pied) (vous aurez remarqué que je me lance des fleurs: je suis dans le vent!) (Pah lam pam poum) et étudier à fond dans ma tendre et chère JRUL (le premier qui poste un commentaire avec ce que veut dire cet acronyme gagne une surprise de ma part à Noël), peut-être même tellement m'investir que l'on m'aurait proposé un PhD ici, ne pas sortir, rester terré dans mon bunker, en lien avec la Suisse le plus possible pour surtout ne rien vivre ici. J'aurais pu. Cela aurait été un autre Manchester, une autre expérience.

A 29 ans, cette expérience est à n'en point douter spéciale. Mais elle revêt (attention je sors les gros mots) un tout autre caractère, une tout autre dimension que lorsque j'en avais 19. Moins émotionnelle, moins effervescente, plus posée, plus mature (comme le cheddar). Je voulais trouver un équilibre entre le temps pour mes activités ici (tout aussi diverses et variées qu'en Suisse: Taizé, gospel, foot, sorties, pub (foot), culte, copains), le temps pour mes études, le temps pour prendre soin de mes relations avec la Suisse (et le blog en fait partie), et, quand même juste un peu, le temps pour moi, pour me reposer. Et je crois que j'ai réussi.

A 29 ans, j'ai décidé de vivre une autre Angleterre. Mais je ne suis pas seul dans l'aventure. Sarah, et vous tous, en faites aussi partie. Et cela, bien sûr, change la donne. Je tiens à dire que c'est sans aucun regret que je dis cela. Je suis heureux de ce que je peux vivre ici, j'essaye de profiter le plus possible, mais c'est aussi important pour moi de conserver mon équilibre. Contrairement à celui de 1999, ce voyage ne va pas me bouleverser, je ne vais pas en ressortir transformé. Mais je vais
repartir plus riche, probablement pas matériellement, mais intérieurement (et spirituellement). Néanmoins, je serais également très heureux quand je rentrerai en juin pour débuter mon ministère dès septembre. Je suis impatient, comme dit une vieille amie à moi "tout vient à point (entre les...) à qui sait attendre (dans le...)" (désolé).

Merci de m'avoir lu. Pour vous féliciter, voici un extrait du concert rock auquel j'ai assisté hier soir. Fun, isn't it?




LE SAVIEZ-VOUS? La région de Cumbria en Ecosse de l'Ouest a été victime de forte pluie qui ont inondé toute la région. Lors de ces inondations, une dame est morte et les ponts ont été inspéectés, car ceux-ci menaçaient de s'écrouler. Heureusement, à quelques 200 km de là, à Manchester, il ne pleut pas. Etonnamment. ;-)

dimanche 22 novembre 2009

Blessed moments

Le temps d'un week-end passé en amoureux
Le vent soufflant dans ses cheveux
Entre deux nuages, entre deux regards
Entre deux plages, entre deux cigares
(ah non, ça c'est une autre histoire loose)
(au même moment à Vera Cruz)
Entre... nous deux, on entraperçoit le soleil
Et là, juste là, on se rend compte que rien n'est plus pareil.

* * *

Elle a débarqué comme une armée triomphante
Rien ne semblait pouvoir lui résister
Souriante, séduisante, conquérante,
Sur son passage, l'ouragan Sarah allait tout renverser.


Le week-end a passé en un coup de vent.
On se rappelle du "Christmas Carol" 3D avec les rires des enfants,
Nos lestes lunettes sur nos gracieux nez bien accrochées
Entre citoyens du monde, nous avons simplement apprécié.


On se rappelle du shopping au marché de Noël précoce,
Du temps passé dans les cafés, dans les négoces,
Refaisant l'histoire et le monde
Avec une complicité qui abonde.


On se rappelle des folles soirées
Du Croma endiablé
Du difficile levé
Et pour le culte, ma foi,
Avec de la pasteure l'accent chinois
Il a bien fallu s'accrocher!


On se rappelle de la délicieuse fondue
Qui m'a soudain transporté loin de ces rues,
Du partage, du don de soi, de l'écoute,
Sur cette pourtant si difficile route
Chemin faisant, nous nous sommes rapprochés
Et simplement, nous avons été.


En quelque sort ivres,
Nous nous sommes senti vivre.


Vivre, c'est ce bonheur d'être à deux
Réunis après ces temps brumeux
Ensemble simplement
Pour partager ces moments
Qui sont à n'en point douter bénis
Surtout ceux passés dans le... non ;-)

* * *

Juste devant mes yeux, une trace reste ici
Les draps froissés dans mon lit
Le vent sur mon visage émerveillé
Je ne puis m'empêcher de me demander
"Et si j'avais rêvé?"

jeudi 19 novembre 2009

The roof... is on fire!

Peu de niouzes cette semaine. Le vie à Manchester est, semble-t-il, un long fleuve tranquille (en tout cas y assez d'eau)! Au menu: pluie, biblio, pluie, biblio, pluie, biblio et... pluie! Mais relevons quand même que cette - courte - semaine - avant la venue de Sarah demain! - a passé très vite... En effet, avec mon essay de NT, les femmes m'ont pas mal pris la tête (euh, façon de parler, bien sûr). En fait, pas tant que ça. J'ai réalisé après les 2/3 de mon travail que j'avais déjà 8000 mots, alors que le travail final doit en compter... 6000! Donc, j'ai abandonné l'analyse du 3e passage (qui n'est selon moi qu'un développement ultérieur des deux autres) et j'ai mis mon tablier pour jouer au boucher. ("Attention, c'est un boucherie" tchop tchip tchop. "Et le corps, il est où?") Du coup, je coupe, je coupe, je coupe, et ça va, je vais y arriver!

Autrement, la semaine a été aussi égayée par une alerte à la bombe ("aaaaaaaaaah, un doigt!!! Non j'déconne"), non plutôt une alarme incendie dans la biblio. Du coup, comme personne ne se bougeait vraiment, j'étais zen, mais je me suis fait gueulé dessus... Bref, on s'est retrouvé dehors avec Nina et Danielle, et tout une crâlée d'étudiants, fâchés qu'on les ait dérangés pour une chose si banale, vu qu'a priori il n'y avait pas grand chose. Enfin. Les Anglais sont parfois un peu parano avec les alarmes, j'en avais déjà fait l'expérience à la maison...

Pas grand chose à se mettre sous la dent sinon. A part le magnifique Marché de Noël (comment ça on n'est que mi-mars?) qui a déjà élu domicile au centre-ville, avec mille petites boutiques (et en particulier de la bouffe). On va sûrement aller y faire un tour avec Sarah! ;-)


LE SAVIEZ-VOUS? En cas de feu, en Grande Bretagne, composez le 999 (numéro gratuit). Les conseils sont les suivants: "Restez calme, parlez de manière claire, donnez votre nom, lieu et numéro de téléphone. Ne raccrochez pas avant que l'opérateur ne vous l'aie demandé."

dimanche 15 novembre 2009

We are the champions, my friends!


Quel jour historique. Mon blog ne pouvait faire l'économie d'un petit éloge à la Nation, ou plutôt à la Suisse multiculturelle qui vient de remporter le titre de champions du monde (oui, oui, champions du monde!!!) de football, catégorie moins de 17 ans (abrégé U17 dans la langue de Shakespeare). Un beau pied de nez à Blocher et à tous les extrémistes, et un beau succès de la multiculturalité et de l'intégration des étrangers en Suisse. Ces 'nouveaux Suisses' ne sont-ils pas l'avenir de notre pays?




LE SAVIEZ-VOUS? Première participation, première finale, et première victoire en Coupe du Monde U17 de la FIFA pour la Suisse. C’est aussi la première fois que le pays inscrit son nom au palmarès d’un tournoi de la FIFA. Enfin, c’est aussi la première défaite du Nigeria dans la compétition depuis le 19 août 2003.


1) Le but de Seferovic. Commentaire brésilien. Doux et fougueux.




2) Le coup de sifflet final.
Qui a dit que les commentateurs suisses ne savaient pas s'enthousiasmer?

Simple valuable moments

Quelle magnifique journée. Un dimanche, jour du sabbath, jour du repos, jour pris pour soi, et non pour le travail. Un dimanche ensoillé dans mon coeur et dans le ciel mancunien. Un dimanche où ces moments si simples sont si précieux (aussi précieux que l'anneau, n'est-ce pas Gollum?).

Quelle magnifique journée donc. Mais avant d'arriver à dimanche, revenons en arrière. La semaine fut bien chargée, avec quelque chose chaque soir. Jeudi, foot, avec 4e victoire de rang (en 4 matches) où j'ai tenté tant bien que mal de jouer sur un terrain en bitume plein de flaques (C'est marrant, malgré l'habitude de la pluie, il n'y pas ici un système d'évacuation d'eau efficace; mais que fait la police?), puis aux goals la 2e mi-temps (Fa m'a transmis quelques bons réflexes, à moins que ce ne soit l'inverse!).

Vendredi, j'ai joué au rat de bibliothèque. 9 heures intenses de lecture pour ma dissert de NT et un immense sentiment de satisfaction en sortant (sous les trombes d'eau) à 17h30. Ca avance, et plutôt bien. Le soir, bière bien méritée au pub devant le match de rugby France - Afrique du Sud avec mes amis Springboks (qui ont vu malheureusement leur équipe favorite se faire remonter en 2e MT et se faire battre par les Frouzes). Soirée sympa qui m'a fait du bien, sans que je ne fasse très tard. En fait je remarque que cela fait plus de 2 mois que je suis ici et que je ne suis jamais allé en disco et/ou que je suis plus réticent à sortir tard. L'âge, vous avez dit?

Après cette semaine chargée, j'entendais avoir un week-end plus calme et prendre du temps... pour moi! Samedi (joyeux anniversaire Marinette), petit déj international à la chaplaincy, suivi de 2 petites heures de biblio où j'ai préparé ma présentation de lundi sur ma recherche de NT (l'autre jour, une étudiante m'a dit: 'tiens, c'est marrant, pour une fois qu'un homme se préoccupe d'un sujet que seul(e)s les féministes traitent!' Eh oui, comme quoi on peut être un homme et se préoccuper des femmes...) (ça s'appelle l'homme moderne) (oui, c'est fini l'âge de Pierre) (dites ça au pape ou à un catho extrémiste ;-). Bref, 2 heures de synthèse fort gratifiante, car j'ai l'impression d'avoir une position qui tient la route. On verra demain! Puis tranquille à la maison, petite sieste puis match Brésil - Angleterre pendant que la Nati se faisait ridiculiser par la Norvège (pendant que les Rougets M21 gagnaient en Turquie!). Puis le soir, il y avait dans la maison une 'fairtrade party' organisée par la paroisse, avec dégustation de vin et choco en prime ;-) Sympa. Et pour une fois, je suis allé me coucher tôt (ce qui ne veut pas dire que j'aie dormi tôt).

Et le dimanche, jour du Seigneur, ni patate au beurre ni Lausanne-Sport vainqueur, mais culte puis repas chez David et Aileen, un couple adorable et très chaleureux de la chaplaincy. Ils sont végétaliens, c'est-à-dire qu'ils ne mangent rien qui provienne d'un animal. Et le repas fut étonnamment bon (et sain, probablement)! 'Déçu en bien', comme je leur ai appris (au moins ils connaîtront UNE expression suisse romande!). Puis nous sommes allés, pour le thé (nous avons d'ailleurs emmenés nos tasses avec nous!), nous balader un peu dans le parc juste à côté de leur maison. 'Lovely, isn't it?' Le lac en particulier avec le soleil qui se couchait (à 16h!) était magnifique... Bref, une belle découverte. Ce parc qui n'est pas si loin de chez moi me donne envie d'y aller courir (je pourrai ainsi me poser la question 'où cours-je?')...

Voilà donc un beau week-end au calme qui se termine, avec beaucoup pour moi après une semaine assez laborieuse et avant une autre semaine qui s'annonce assez chargée, avec un sacré susucre, si j'ose m'exprimer ainsi, vendredi... (qui appelle sa copine 'mon susucre'? personne? D'accord, je sors).

LE SAVIEZ-VOUS? En Grande-Bretagne, le nombre de végétaliens ('vegans') est estimé à 180'000 personnes ou 0,3% de la population. Par ailleurs, on dénombre pas moins de 3 millions végétariens en GB, soit 5% de la population adulte.

jeudi 12 novembre 2009

Better days

Après une fin de week-end difficile, je me suis rapidement remis sur pied. Comme disait une personne fort sage, quand on touche le fond, c'est plus facile de remonter (même si je ne considère pas que j'ai réellement touché le fond). Grâce à tous vos messages de réconfort, j'ai vite retrouvé de la force pour surpasser la pluie qui remplit de toute part les gouilles mancuniennes.

A ce propos, une anecdote rigolote. Mardi soir, en sortant de la biblio comme à mon habitude (mon travail de NT avance bien: j'ouvre une parenthèse pour dire qu'après la semaine passée où j'ai essayé de faire un peu des trois projets académiques que j'ai (2e parenthèse: NT (3e parenthèse oui oui: essay sur la place des femmes dans les communautés pauliennes), HC (papyrus sur une profession de foi du Concile de Nicée datant du VIe s.) et mémoire (avenir de l'œcuménisme)), je me rendu compte que je me dispersais; ainsi, en bon Suisse, j'ai remis un peu d'ordre: je me concentre sur le NT jusqu'à la fin du mois (et donc le finir) puis je m'occuperais de mon Papyrus...), bref, en sortant de la biblio donc, je me rends à la prière de Taizé, mon parapluie solidement ancré dans ma main. Avec celui-ci, assurément, je ne risquais rien. Surpuissant, rien ne pourrait me mouiller ("il ne peux rien nous ariver d'affreux maintenant" ;-). Que nenni. Alors que j'attendais au feu pour traverser (pour une fois que j'attendais le feu vert), un bus est passé juste devant moi et... SPLASH. J'eus beau essayer de me protéger, rien n'y fit, je fus trempé. Et je vous laisse imaginer la tête de la pinbêche qui était à côté de moi, son maquillage dégoulinant... ;-)

Bref, ces quelques jours ont été plutôt positifs. Lundi, un temps froid, sec, brumeux avec des passages ensoleillés m'a fait me sentir comme chez moi, comme en Suisse. Donc la chepé! En plus, je suis allé voir un film assez étonnant: The Men Who Stare at Goat. Une comédie avec notamment Ewan McGregor, George Clonney et Kevin Spacey. Comédie (ou drame?) un peu noire, au goût âcre qui ne plaira pas à tout le monde. Mais qui m'a bien fait marrer.

Et hier, nous avions notre première performance avec le Harmony Gospel Choir (HGC, qui suivre alphabétiquement HGB ;-) Lors de la semaine de la diversité, en effet, il y a la "Biko night" (qui connaît Biko? Vous le saurez dans votre rubrique favorite (dommage qu'il n'y ait pas l'option "notes de bas de page" sur ce blog, moi qui aime tellement cela...) ci-dessous; un peu de patience, donc). Pour ce "show", nous nous produisions après seulement quelques semaines de travail... Et le résultat fut... difficile à juger. Armé de ma belle chemise rouge achetée pour 3,99 £ à Primark (une minute de silence pour les petits enfants qui l'ont confectionnée), j'ai bien essayé de chanter, mais étant donné que la scène était fort petite pour une quarantaine de chanteurs et étant donné que je me trouvais juste à côté de la batterie, et étant donné que le "retour" du son était très faible, et étant donné que la foule en délire criait "Ben we loooooooooooooove youuuuuuuuuuu" (ah non, ça c'est pas vrai), bref, je ne sais pas trop si j'ai bien chanté ou pas. Je vais essayer de poster la vidéo qu'un copain d'une copine a prise (faut un peu pencher la tête, ça fait du streching), on va voir si ça marche. On a fait 5 chansons, c'était cool. Autrement y avait toutes sortes de performances, des filles de 10 ans qui dansent le breakdance-techno au mini-orchestre et au danses traditionnelles du Punjab. Et le dernier groupe nous a fait dansé. Fun night, quoi qu'il en soit.


Hier c'était aussi un jour spécial en Angleterre, "remembrance day". Le 11 novembre, en effet, on se souvient des morts qui sont décédés notamment lors de la Première Guerre mondiale. Vous avez sûrement déjà vu ces "poppies" qu'on peut trouver en courronnes sur les tombes ou monuments, ou aussi seule que l'on peut attacher à sa veste. Nouvelle anecdote marrante: ce jour-là (hier donc), à la biblio retentit une annonce (pas en français ;-) : "Nous vous signalons qu'à 11h 2 minutes vont être observées en souvenir de tous ceux qui sont décédés dans toutes les guerres". Et ces deux minutes de silence furent observées. C'est quand même le comble, qu'on fasse deux minutes de silence dans un lieu qui est censé être... silencieux!

Voilà, je crois que je vais m'arrêter là. Ce soir, match de foot. Pour l'instant que des victoires. Pourvu que ça dure...

Bisous à tous!


LE SAVIEZ-VOUS ? (1) Vous le savez peut-être, mais y a encore des gens qui se tapent sur la gueule en Afghanistan. Les troupes britanniques y sont présentes et à chaque annonce d'un mort (le plus souvent très jeune), des voix s'élèvent pour retirer les troupes. Jusqu'à aujourd'hui, le nombre de troupes GB tuées en Afghanistan depuis 2001 s'élève à 126...

LE SAVIEZ-VOUS ? (2) Stephan Bantu Biko (1946-1977) était un militant révolutionnaire sud-africain, un peu comme Neslon Mandela, mais en moins connu. Une grande figure de la lutte anti-apartheid, quoi, dont le meutre resta impuni. Son nom inspira de nombreuses chansons et figurez-vous qu'il y a même une statue de lui dans le centre d'East London et un pont baptisé en son honneur.

dimanche 8 novembre 2009

Hard times

Les semaines qui suivent un départ de visites ne sont décidément pas faciles. Cette semaine qui se voulait studieuse et priante s'est finalement révélée un peu décevante. Et avec le froid humide d'ici, et la nuit qui tombe à 17h, on tombe vite dans la déprime. Hard times in the greyish Manchester, oui, mais j'étais prévenu: mon séjour ici n'allait pas être un long fleuve tranquille.

Cette semaine, c'était la "reading week". Cette semaine sans cours au milieu du semestre est vraiment utile: elle permet aux étudiants studieux (comme moi) de travailler et d'avancer dans leurs lectures, et autres (comme je devrais l'être peut-être un peu plus) de faire la fête, d'aller visiter l'Ecosse (comme mes amis) ou de faire autre chose. En tout cas, ce qui est bien, c'est que l'uni est moins "busy", du coup c'est plus agréable.

Après l'aventure de mon ordi, je suis allé lundi chez Sergio, mon "ordi-docteur". Avec ses scalpels et bistouris, il a su de ses doigts de fée ressusciter l'ordi. Non, en fait, on a simplement récupéré toutes les données (mais pas les programmes, bye bye Bibleworks) qu'on a mises sur mon disque dur externe et le reste sur son ordi. Puis redémarrage de mon ordi avec le CD d'installation, ce qui a tout effacé et réinitialisé. Aussi simple que cela. Donc au final je me retrouve avec un ordi plus ou moins sain (il est toujours en rémission - pas des péchés - ayant quelques réactions digne d'un enfant gâté, genre "je-redémarre-quand-je-veux"), mais sans mes programmes habituels, mais tout à fait en état de fonctionner. Surtout, je fais plus attention aux sauvergardes et aux impressions (que je fais régulièrement). Donc plutôt une bonne nouvelle, globalement!

Mais c'est vrai que cette "reading week" pour laquelle j'avais beaucoup d'attentes (je voulais bien avancer dans mes essays et mon mémoire) m'a laissé un peu sur ma faim (normal, me direz-vous, avec la nourriture anglaise...). C'est-à-dire que c'est une période cruciale pour mes projets et je me devais vraiment de faire de l'avance, ce qui n'a pas été vraiment le cas... Pour mon mémoire sur l'oecuménisme, j'ai tout de même écrit mon premier projet de plan/problématique qui est, comme vous le savez, décisif. C'est ce qui va décider de tout le mémoire. Et si je n'étais pas très satisfait de moi au début, je me dis que de toute façon on va retravailler tout ça avec le prof - je l'espère - par la suite. Mais je dois dire que ce projet me passionne vraiment, et j'aimerais passer plus de temps là-dessus. Car j'ai aussi d'autres essays (dissertation d'environ 20 pages à ce qu'il paraît) à rendre en NT et en histoire, mais bien moins passionnant. Je me rends compte que, VRAIMENT, j'ai hâte d'être en septembre et de pouvoir commencer mon stage pastoral et d'entrer dans la pratique. Car j'ai parfois l'impression - ou ne tout cas je l'ai eue cette semaine - que les "scholars" se perdent un peu dans des nébuleuses académiques qui relèvent des théorie et des supputations et... j'en ai juste marre, parfois. Simplement.

Donc une semaine difficile en raison de la masse de travail et de l'insatisfaction qui en a résulté. Pour une fois, je n'ai fait que très peu de choses à côté (pas de foot jeudi, car j'étais un peu malade), ce qui rend, vous en conviendrez j'en suis sûr (vous n'avez pas le choix de toute façon) la frustration encore plus grande si le travail n'est en fin de compte guère satisfaisant.

Si j'ai dû essuyer une déception familiale lundi, j'ai aussi pu néanmoins (voyons quand même un peu de positif dans tout ce gris plus foncé que clair) parler plus de 4h au tél avec mes proches en une soirée: Sarah, Maman, Sylvain, qui m'a passé Papa un moment, qui m'a repassé Sylvain, qui m'a passé Fabrice un autre moment, bref, de l'or en barre. Merci Skype!!! Je ne saurais vous dire combien je vous aime tous et combien vous me manquez (quelle déclaration, sortez les violons!). J'ai de la chance...

Et dès vendredi, nous avions une retraite avec l'aumônerie. Et si la prière du soir m'a fait un bien fou (après cette semaine laborieuse mais décevante), le reste du week-end est allé décrescendo. En fait, je me suis rendu compte que mes attentes par rapport à un tel week-end n'ont pas été comblées. On est resté beaucoup sur le niveau "lourd" du théologique, et parfois moi j'aurais eu besoin de plus déconner, de plus rire, de plus "parler d'un truc rien à voir". A la fin de ce week-end, je ne me sentais pas très bien à ma place. Je ne sais pas à quoi c'est dû. C'est vrai que je n'avais pas du tout un bon contact avec une des deux "responsables" de la retraite, et je n'ai je crois pas la même sensibilité qu'elle, mais cela n'explique pas tout. Peut-être que comme j'ai l'habitude d'organiser ce genre de choses, je suis du coup plus critique aussi. Bref, il y a eu aussi des bons moments (comme ici lorsque je gratouillais de la guitare ou avec les djembés), mais trop peu, à mon goût. Peut-être aussi que la question qui était posée pour ce week-end ("Pourquoi suivre Jésus?") était déjà trop claire pour moi, je ne sais pas. Par ailleurs, je dois dire que le fait de savoir que les gens du CBOV se réunissaient ce week-end, avec un ambiance plus proche de celle que j'aime, m'a aussi souligné toutes les choses qui me manquaient.

Bref, une semaine difficile, comme il y en aura probablement d'autres. Mais un téléphone avec un ami qui m'a annoncé une bonne nouvelle et une soirée qui s'annoncent sympas (ciné) me réconfortent. La semaine qui s'ouvre ce soir va être une belle semaine (euh... métaphoriquement, bien sûr, pas littéralement). J'en suis convaincu.


LE SAVIEZ-VOUS? L'origine du mot "posh" ("bourge", vous connaissez probablement "posh Spice", i.e. Victoria Beckham) remonte à il y a fort longtemps, quand les passagers voyageant en (et venant de l') Inde avait POSH écrit sur leur billet ('Port Out, Starboard Home'), indiquant les cabines les plus huppées du bateau, sur le côté à l'ombre du bateau. Merci au Père Grégory pour cette explication lors de la retraite. Au moins j'aurai pas perdu mon week-end ;-)

dimanche 1 novembre 2009

Ups and Downs in Manchester

Manchester, c’est plat. Mais plus plat que la pure platitude que vous pouvez vous imaginer. Pas platitude au sens où y a rien qui s’y passe, non, ni platitude au sens où l’on considère les plats qui sont servis au resto, non, mais platitude comme plat. L’inverse de montagneux. L’inverse de Lausanne. Bref, pour un plat pays (qui n’est pas le mien), je vais mettre les pieds dans le plat (en vous faisant d’avances mes plates excuses pour ces blagues pour le moins… plates !) et vous raconter ma semaine qui vient de s’achever, semaine qui a été tout sauf plate. Avec des hauts (talons ?), et des bas (résilles ?). Ups and downs, pour une semaine qui s'est bien terminé avec la visite de Maman et Cyril.


Après un début de s
emaine tranquille, où le vide post-Sarah (désertique ? Saharatique ?) m’a envahi (quoi « comment un vide peut-il vous envahir ? » Arrêtez de poser des questions si « down to earth » et IMAGINEZ, bon Dieu. C’est une image...), la terre trembla. Non, pas celle de Manchester, mais celle de mon computer (c’est pour la rime). Un beau matin (si, si, il faisait vraiment beau), mon ordi décida de ne pas se réveiller. J’eus beau essayer la manière forte, i.e. le secouer, ou essayer la manière douce, i.e. le caresser, rien n’y fit. Il redémarrait sans cesse et atterrissait sur une page d’erreur. Mystère. Je fis donc 1000 démarches (là, encore, c’est une image*), notamment lorsque le spécialiste m’envoya péter au bout du fil, car mon ordi était en français. Finalement, après concertations avec des amis en Suisse et ici (dont un Italien qui fait son PhD en Computer Sciences), je demandai à mère et à frère, de visite ce week-end, de m’apporter les CDs de démarrage, mon disque dur externe et le laptop de mère (qui date d’avant-guerre, en tout cas) (laquelle, l’histoire ne le précise pas). Me voici donc avec ce bel outil antique qui ne connaît pas le wifi, à attendre lundi soir que l’on essaye de récupérer les données de mon DD (notamment pour mon mémoire et mon essay en NT sur la place des femmes dans les communautés pauliniennes). J’ai bien essayé de mettre une clé USB qui fait office de port (non pas du voile), mais de connexion sans fil, en vain. Au moins, il reconnaît internet quand je branche un câble ethernet, qui se trouve à la salle à manger. C’est déjà mieux que rien.


Bref, que d’aventures (en aventures) (et de trains en trains) (et de…). On verra
comment l’histoire se termine. Je pensais de toute façon passer sur Mac (vu mon amour de l’Ecosse) dès la fin de mes études en juillet, ce sera peut-être un peu plus tôt (après Noël dont les décorations d’un goût très… anglais ornent déjà les rues)… Si vous avez des conseils sur le modèle, je suis preneur.

Autrement, semaine bien chargée comme toujours avec pas mal de boulot, une présentation d’articles (que j’ai dû réécrire vu qu’elle se trouvait sur mon disc dur, mais ma présentation a gagnée en concision je crois), un 3e match de foot (« 5-a-side ») gagné d’affilée (17-12 ! Très régulier, je suis « Monsieur un but par match », même si y a beaucoup plus de goals que dans les match classiques !).

Autrement, j’ai eu la joie d’avoir la visite de Maman et Cyril ce week-end. Et nous avons fait de nombreuses choses, notamment quelques visites de musées, du quartier des canaux, comédie musicale « Chicago », bons restos, bu quelques pintes, pis tout pis tout. Un beau week-end qui m’a fait du bien. J’ai pu leur montrer où je vis (ils logeaient chez moi, enfin, chez les Roussel), mon uni et le campus, l’aumônerie pour Mam’ (nous sommes allés au culte ce matin). Un week-end bien rempli mais pas trop chargé, qui me donne plein d’élan pour la suite. Et surtout qui me fait beaucoup penser à vous tous, en Suisse. Je me réjouis d’autant plus de renter à Noël le 19 décembre (jusqu’au 18 janvier !).


Pour être honnête, oui, la Suisse me manque, vous me manquez, mais je profite à fond de cette expérience à
Manchester, car je suis conscient de la chance que j’ai de pouvoir vivre cette année à l’étranger, sponsorisé par une bourse (de mon « hopefully » futur employeur, l’EERV). Surtout, heureux de pouvoir vivre la communion des peuples à l’aumônerie, cette Eglise œcuménique universelle, porté par le Saint Esprit (j’aime cette photo qui a été pris dans la très colorée cathédrale catholique).


Je m’arrête là, je crois que j’en ai déjà beaucoup dit. La semaine qui s’ouvre va être assurément studieuse : c’est ce qu’ils appellent ici la « reading week », semaine où les cours sont suspendus pour avancer dans les lectures et les divers travaux à rendre. Puissent les uni suisses s’en inspirer, elles qui courent de septembre à décembre sans semaine de pause, ni week-end prolongé. De quoi plonger les étudiants dans la déprime et le stress, l’obscurité gagnant sur la lumière (avant Noël ; après, c’est différent).


LE SAVIEZ-VOUS ? L’aéroport de Manchester est le 12e aéroport le plus fréquenté en Europe, rassemblant 95 comagnies aériennes qui servent plus de 180 destinations de par le monde. Ca ne rigole pas.


LE SAVIEZ-VOUS ? (2) La rubrique « le saviez-vous » de mon blog est si célèbre q

ue même les décorateurs de la cathédrale de Manchester s’y y sont mis, DID YOU KNOW IT ?. Heum. Et les droits d’auteurs ? ;-)

* Note du théologien: Comme les 1000 ans de l'Apocalypse.