samedi 20 février 2010

Would my lucky star let me down?

Pour une fois, on est samedi, et je vous écris, chers amis lecteurs-trices. Dehors, il fait beau (il semble que c'est le cas chaque fois que j'ai des visites, du coup la réputation de Manchester s'en verrait-elle améliorée? Mais bon, faut dire que les visites ne voient pas le temps qu'il fait la semaine... ;-), la Grande Roue de Manchester tourne (sans jeu de mot ;-) et je suis sur l'ordi à écrire. Parce que la semaine qui vient de s'écouler a valu son pesant d'aventures...

Mardi, "Shrove Tuesday", ou Mardi gras, j'ai eu le plaisir de découvrir la tradition des pays - anglophones apparemment - de manger beaucoup certes, mais beaucoup de... crêpes! Et votre serviteur, après une belle prière de Taizé, a eu le plaisir se mettre au "fourneau" et de servir les gens venus à la chaplaincy manger gratuitement.
Un réel plaisir! Et depuis le lendemain, mercredi des cendres avec une belle célébration à midi avec des cendres (comme les catho) (pas qu'on veuille les réduire en cendres)(même si c'est la que l'on va tous finir)(en cendres, pas à Rome ;-), le carême a commencé, et cette année je me prive de viande. J'aurais aussi pu faire carême de fromages comme il y a 2 ans, mais avec la visite de
Gaël et son "ange" Anne-Laure (voyez l'auréole sur la photo) dès jeudi, je m'attendais à un bon arrivage de fromages express en provenance (par la Providence?) de la Suisse. Et je ne fus pas déçu.

En effet, dès jeudi, j'ai donc eu la chance d'avoir la visite de Gaël et Anne-Laure, un couple d'amis catho du Gros-de-Vaud et Valais (mmmh la bonne topette qu'ils m'ont apportée :-) et de leur faire visiter le campus. Dans leurs bagages, des kilos de fromages (environ 5 kg!!!) et un cadeau sympa: un mini-four à raclette (à bougie) que l'on a pu testé le soir-même: surprisingly très concluant!
Une soirée fort sympathique après un match de foot non moins sympathique avec mon équipe de 5-a-side sur le béton de Fallowfield (nous sommes premiers, avec autant de victoires que de matches joués).


Mais la nuit allait être beaucoup plus difficile. En effet à cause d'une lancinante douleur au poignet gauche suite à deux chutes sur le béton pendant le match, je ne pus trouver le sommeil (heureusement, il y avait les JO sur http://vancouver2010.tsr.ch/ avec le hockey et le patinage artistique: sans grand succès vu que je vis la Suisse perdre aux tirs au but et un Lambiel tendu finir en chocolat, la pire place aux JO). Je repensais à ces chutes sur la paume de ma main gauche dans ce match zik-phy, comme dirait GCM, à la douleur réactualisée par chaque changement (en sautant par-dessus la barrière) et par la vaisselle. Je pensais que la douleur s'en irait, que nenni.

Vendredi, je décidai donc d'aller faire vérifier mon poignet devenu alors tout "bours'enflé".
Mais en GB, même si le système de santé est nationalisé (NHS = National Health Service ou Numerous Hours System), rien n'est simple. A la base, il faut être inscrit auprès d'un GP (General Practioner, ou Grand Padawan), ce que je n'étais pas, mais ce qui est gratuit. J'allai donc auprès du médecin des Roussel, mais on refusa de m'inscrire car j'eus le malheur de dire la vérité dans la réponse à la question sur la durée de mon séjour. On me dit que c'était trop court et on me renvoya. Pendant ce temps, la douleur était toujours vive (pour ceux qui veulent approfondir le sujet, ouvrir cette fenêtre). Bref.

Après moults téléphones, je me rendis donc à l'hôpital de Withington, à 20 min en bus, au walk-in centre, où j'attendis 1h avant qu'une sympathique infirmière m'annonce que j'avais probablement des os du poignet cassés, mais que la radio ne pouvait pas être faite dans ce centre, vu que les radios étaient réservées pour les rendez-vous et pas pour les urgences. Bref. Elle m'indiqua donc un autre hôpital, plus grand, et où j'allais pouvoir être pris en charge. Quand j'arrivais au Wythenshawe Hospital, le temps d'attente indiquait... 4 heures!
Heureusement, seulement 2h30 plus tard, je ressortait avec ma main gauche plâtrée pour probablement 6-8 semaines (le verdict du spécialiste tombera lundi). Heureusement, il n'y a que le poignet et le pouce que je ne peux plus bouger: il me reste encore 9 doigts!

Alors c'est un coup dur, bien sûr, mais pas si grave que cela. Bien sûr cela fait mal (mais bon, je me bourre d'anti-douleurs), bien sûr c'est chiant notamment pour dormir (mais y a les JO, vive le décallage horaire ;-), bien sûr il faut réapprendre la vie et tous les mouvements simples de tous les jours (essayez pour rire de mettre vos pantalons à une main, ce qui est particulièrement tricky pour les boutons de la braguette), bien sûr.
Mais il y a bien plus grave dans le monde et dans les questions de santé que de porter un plâtre. Et dans mon malheur, je suis assez chanceux. Je peux toujours taper à l'ordi (à une main - pour l'instant -, ça prend plus de temps), je peux marcher, je suis indépendant. Et j'ai le soutien de tous mes amis ici ou au loin, comme le dit la formule. Mes deux visites du week-end ont été adorables et compréhensifs, et si je n'ai pas pu les accompagner pour la visite de la ville, j'ai au moins pu sortir avec eux un chouillat, et pas dans des boui-boui!

Par ailleurs, je crois que cette blessure handicapante tombe à un bon moment, pour autant qu'un tel "bon" moment existât vraiment. En effet, alors que j'étais un peu dans un creux pour mes études
(se mettre à un nouvel essay dans un domaine que je découvre et mémoire qui entre dans sa phase terminale) (non non, je ne parle pas d'un cancer) et avec un moral bof-bof, cet événement est un peu comme un coup de fouet dans ma vie, un coup de pied dans la fourmilière, ou aux fesses, ou les deux. Du coup je me sens paradoxalement comme remotivé, comme avec une énergie spéciale pour affronter cette épreuve.

Bien sûr, il y aura des sacrifices à faire, comme l'alcool probablement pour quelques semaines (hein Francky...), et je devrais encore plus faire attention à moi, comme ce week-end où j'ai tout annulé pour rester tranquille. Mais je sens en moi l'esprit du combattant.
Ma bonne étoile m'aurait-elle quitté, après tant de feux verts à la suite? L'avenir nous le dira (avec notamment une réponse d'appart la semaine prochaine), mais je suis convaincu que cet événement, même s'il y aura des moments durs, ne va pas me gâcher la vie.

Au fond, c'est simplement une nouvelle aventure dans mon périple mancunien. J'avais signé pour de l'action, didn't I?


LE SAVIEZ-VOUS ??? Le terme "boui-boui", selon les set de table de la Bo7, sont des "théâtres, café-concert, cabarets ou bistrots de dernier ordre. On peut imaginer une formation avec l'apocope de boire ou boisson et le redoublement de la syllabe." Bon alors dans ce cas, je retire ce que j'ai dit: il n'y pas beaucoup de boui-boui à Manchester, juste plein de TAYMB ("take-away your mal-bouffe"). ;-)


4 commentaires:

  1. Comme le souligne Pascal avec beaucoup de Briod (mouarf), le mois de février est maudit pour mes mains. En effet, il y a deux ans de cela, je me brûlait à la main lors du week-end avec les jeunes de Lutry (via les pommes), heureusement sans gravité.

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  2. Comme quoi, je suis pas le seul...


    Bras cassé pour Alex Frei
    Alex Frei n'a pu jouer que durant une petite dizaine de minutes. Après un duel avec Stoll, le capitaine de l'équipe de Suisse a été projeté en l'air avant de retomber lourdement sur l'épaule. Frei, sérieusement touché, a été évacué sur une civière puis transporté à l'hôpital pour y passer des radios. Celles-ci ont révélé une fracture du bras. Selon les premières estimations, l'attaquant sera éloigné des pelouses entre six et huit semaines et manquera donc le match amical de la Suisse contre l'Uruguay le 3 mars.

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  3. Et ta fracture en luge aux Diablerets, c'était quel mois?

    Je te souhaite bon courage, patience et plein d'etcétéra. Mais surtoutque ça marche pour l'appart'!

    Bises

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  4. oui, c'était bien fin janvier-début février (lors de ma première première d'uni)...

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